
GIR 6 : définition, aides et évaluation de l'autonomie
L'autonomie de la personne âgée que vous accompagnez a été évaluée et le résultat est "GIR 6". Ce terme technique, qui définit son degré de dépendance, peut soulever des questions. Que signifie-t-il vraiment ? Est-ce un signe de perte de capacité locomotrice ? Quelles sont les conséquences sur les aides possibles, comme une prise en charge ou une aide à domicile ?
Rassurez-vous, le GIR 6 correspond au niveau d'autonomie le plus élevé de l'autonomie gérontologique. Cet article vous explique la définition du GIR 6, comment cette évaluation est effectuée pour évaluer la capacité de votre parent, et quelles solutions existent, même si ce degré de perte d'autonomie n'ouvre pas droit à l'Allocation Personnalisée d'Autonomie (APA).
TL;DR
- Le GIR 6 signifie une autonomie complète de votre parent pour tous les actes essentiels de la vie quotidienne, le plus haut niveau de la grille AGGIR.
- L'évaluation est effectuée par une équipe médico-sociale, observant la capacité à réaliser des activités comme l'habillage, la toilette, les déplacements.
- Le GIR 6 n'ouvre pas droit à l'APA, aide dédiée aux personnes avec une perte d'autonomie avérée (GIR 1 à 4).
- D'autres aides existent : plans d'action sociale des caisses de retraite (aide-ménagère, portage de repas) et crédits d'impôt pour services à domicile.
- Le classement GIR n'est pas figé : une réévaluation est possible auprès du conseil départemental si l'autonomie de votre parent se dégrade.
- Comprendre le GIR 6 aide les aidants à anticiper les besoins et à trouver des solutions adaptées pour le maintien à domicile de leur proche.
Que signifie être évalué en GIR 6 ?
Recevoir une évaluation en GIR 6 pour votre parent est une information positive. Cela signifie qu'il est considéré comme une personne indépendante. Cette définition est le résultat d'une évaluation réalisée avec la grille AGGIR (Autonomie Gérontologie Groupes Iso-Ressources), qui mesure la capacité d'une personne à accomplir les actes du quotidien.
Concrètement, le GIR 6 est le niveau d'autonomie le plus élevé de cette grille. La principale caractéristique est que la personne n'est pas dépendante et n'a pas besoin d'aide pour accomplir les actes de la vie quotidienne. Ce n'est donc pas le début d'une perte d'autonomie, mais au contraire une confirmation de son indépendance pour les actions fondamentales.
Voici quelques exemples concrets des actes que la personne réalise seule et sans difficulté :
- Se lever, se coucher et effectuer ses transferts (passer du lit au fauteuil).
- Se déplacer à l'intérieur de son logement.
- S'habiller et se déshabiller.
- Se nourrir et s’hydrater correctement.
- Assurer son hygiène corporelle (sa toilette).
La différence avec le GIR 5 est subtile. Une personne en GIR 5 est également autonome pour ces actes fondamentaux. Cependant, elle peut commencer à avoir besoin d'une aide ponctuelle pour certaines activités domestiques, comme la préparation des repas, le ménage, la gestion des courses ou la communication à distance. Le GIR 6 concerne une personne qui gère aussi ces tâches sans aide extérieure.
Comment le niveau de GIR d'une personne est-il évalué ?
L'évaluation du GIR n'est pas une simple formalité administrative. Elle résulte d'une analyse concrète, menée par une équipe médico-sociale. Ces professionnels sont missionnés par le conseil départemental et se déplacent généralement au domicile de votre parent pour observer son état dans son environnement habituel. En tant que proche aidant, votre présence peut être utile.
L'outil de référence est la grille nationale AGGIR, définie par un décret (son guide d'utilisation se trouve en annexe du code de l'action sociale). Ce n'est pas un questionnaire médical, mais plutôt une grille d'observation. Le calcul du gir est effectué pour analyser la capacité de la personne à réaliser différents actes de la vie courante, qu'ils soient corporels ou mentaux.
L'évaluateur, parfois un médecin, se concentre sur 10 activités clés, dites "discriminantes", car ce sont elles qui déterminent le degré de perte d'autonomie. Voici les principales :
- La cohérence : converser et se comporter de manière logique.
- L'orientation : se repérer dans le temps et l'espace.
- La toilette : assurer son hygiène corporelle.
- L'habillage : se vêtir et se dévêtir seul.
- L'alimentation : se servir et manger.
- Les transferts : se lever, s'asseoir, se coucher.
- Les déplacements à l'intérieur du logement.
Pour être dans le groupe iso-ressources 6 (GIR 6), la personne doit être capable de réaliser seule, spontanément et correctement l'ensemble de ces activités fondamentales. L'évaluation confirme qu'il n'y a pas de besoin d'assistance pour les actions fondamentales du quotidien.
Cette évaluation de l'autonomie n'est pas seulement descriptive. Elle sert de base officielle pour déterminer l'éligibilité à certaines aides, notamment à l'Allocation Personnalisée d'Autonomie (APA). C'est le niveau de GIR qui ouvre ou non le droit à cette prestation.
Pourquoi le GIR 6 n'ouvre-t-il pas droit à l'APA ?
C'est une question très fréquente, et la réponse est directe : une évaluation en GIR 6, tout comme en GIR 5, ne permet pas de bénéficier de l'Allocation Personnalisée d'Autonomie (APA). Cela peut sembler surprenant, mais la raison est liée à l'objectif même de cette aide.
L'APA est une aide sociale ciblée, conçue spécifiquement pour compenser une perte d'autonomie avérée. Elle est réservée par la loi aux personnes appartenant aux Groupes Iso-Ressources 1 à 4, c'est-à-dire celles qui ont un besoin d'aide démontré. Cette aide, financée par le service public et la Caisse Nationale de Solidarité pour l'Autonomie (CNSA), existe sous deux formes : l'APA à domicile et l'APA en établissement.
Puisque le GIR 6 atteste que votre parent est autonome, le critère principal de "perte d'autonomie" n'est pas rempli. Le système considère donc que cette allocation, dont le montant mensuel est variable, n'est pas adaptée à son état. Il ne s'agit pas d'un jugement, mais de l'application stricte des conditions pour obtenir ce droit.
Ne pas être éligible à l'APA ne signifie pas être sans solution. Cela veut simplement dire que le besoin de la personne ne correspond pas à cette aide précise. D'autres formes de soutien, comme des services via la caisse de retraite par exemple, peuvent tout à fait être envisagées.
Quelles sont les autres aides possibles pour une personne en GIR 6 ?
L'absence d'éligibilité à l'APA ne signifie pas que votre parent se retrouve sans soutien. D'autres dispositifs existent, souvent axés sur la prévention et le confort, pour accompagner le maintien à domicile dans de bonnes conditions. Ces aides ne sont pas liées au niveau de perte d'autonomie, mais aux ressources de la personne.
La première piste à explorer est celle des caisses de retraite. La CNAV (pour le régime général, appartenant à la sécurité sociale) et l'Agirc-Arrco (pour les complémentaires) proposent des plans d'action sociale pour le "bien vieillir". Leur objectif est d'aider leurs retraités à préserver leur autonomie le plus longtemps possible. Un GIR 6 ne nécessite pas un hébergement en établissement de type maison de retraite ou EHPAD.
Ces organismes peuvent participer au financement de plusieurs types de prestations, dont le tarif est souvent calculé à l'heure :
- Une aide-ménagère ou une auxiliaire de vie pour l'entretien du logement.
- Le portage de repas à domicile pour garantir des repas équilibrés.
- Des petits travaux d'aménagement pour sécuriser le logement (barre d'appui, tapis antidérapant).
- Des aides pour les sorties ou le transport accompagné.
Pensez également à vous renseigner au niveau local. La mairie ou le Centre Communal d'Action Sociale (CCAS) de la commune de votre parent peut proposer des services spécifiques ou des aides ponctuelles en fonction des revenus.
Enfin, n'oubliez pas le levier fiscal. Toutes les dépenses engagées pour des services à la personne (comme le ménage ou l'assistance administrative) donnent droit à un crédit d'impôt de 50%. Ce crédit fiscal est une aide indirecte mais très concrète qui divise par deux le coût réel de ces prestations de confort. Votre impôt sur le revenu sera donc réduit.
Que faire si l'autonomie de votre parent se dégrade ?
Une évaluation en GIR est une photographie de l'autonomie de votre parent à un instant T. Ce n'est pas un état figé. Si vous observez que ses capacités diminuent, vous pouvez tout à fait demander une nouvelle évaluation. L'évolution de l'état de santé et le niveau de dépendance d'une personne peuvent changer, et les aides doivent pouvoir s'adapter à cette nouvelle réalité.
Certains événements sont des signaux clairs qui peuvent justifier une demande de réévaluation. Il est bon de les connaître pour agir au bon moment.
Voici les cas les plus courants :
- Après une hospitalisation, même courte.
- Suite à une chute, même si elle n'a pas entraîné de fracture.
- Si vous constatez une dégradation notable de ses capacités physiques ou mentales (difficultés à se déplacer, oublis fréquents, besoin d'une tierce personne...).
La démarche est simple. Vous devez communiquer avec les services du conseil départemental du lieu de résidence de votre parent. Expliquez le nouveau contexte et demandez une réévaluation de son GIR. Pour préparer le dossier de demande, rassemblez les éléments médicaux récents. Une équipe médico-sociale se déplacera de nouveau à son domicile pour refaire une évaluation complète avec la grille AGGIR.
Si cette nouvelle évaluation conclut à une perte d'autonomie, l'évaluation de votre parent pourrait changer. Par exemple, il pourrait passer de GIR 6 à GIR 4. Ce nouveau classement lui ouvrirait alors le droit de faire une demande pour l'Allocation Personnalisée d'Autonomie (APA), l'aide principale pour le maintien à domicile.
Conclusion
Comprendre l'évaluation GIR de votre parent est un repère utile. Un résultat en GIR 6 est avant tout une nouvelle rassurante : il atteste officiellement que la personne âgée est autonome pour tous les actes fondamentaux de la vie quotidienne. Il ne s'agit donc pas d'une alerte sur une perte de capacité, mais d'une photographie objective de son indépendance actuelle.
Ce niveau d'autonomie explique pourquoi l'Allocation Personnalisée d'Autonomie (APA) n'est pas accessible, car cette aide est spécifiquement conçue pour compenser un degré de dépendance avéré. Pour autant, cela ne signifie pas être sans solutions. Des aides pour le confort, comme un service d'aide-ménagère via la caisse de retraite, ou des avantages fiscaux restent possibles pour accompagner le maintien à domicile.
Ce qu'il faut retenir
- Le GIR 6 est un indicateur positif : Il confirme que votre parent est autonome dans les actions fondamentales du quotidien et n'a pas de perte d'autonomie au sens de la grille AGGIR.
- Pas d'accès à l'APA : Cette aide est réservée par la loi aux personnes en état de dépendance, classées du GIR 1 au GIR 4.
- Un état qui peut évoluer : Le GIR n'est pas permanent. Si vous observez une dégradation de l'état de santé, une demande de réévaluation est possible pour adapter les aides au nouveau contexte.
Connaître ce classement vous permet de mieux comprendre le contexte actuel et, surtout, de savoir comment agir si les besoins de votre parent venaient à changer.
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