Unité protégée Alzheimer : quel tarif prévoir pour un proche ?

18.09.2025
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Lorsqu'une personne âgée de votre entourage est atteinte de la maladie d'Alzheimer ou d'une autre forme de démence, un accueil plus spécifique devient nécessaire. La question de l'entrée en EHPAD ou en maison de retraite se pose alors. L'une des solutions est l'unité de vie protégée (UVP), un environnement conçu pour la sécurité et le bien-être de votre proche senior.

Cette décision s'accompagne d'une préoccupation majeure : le coût. Comprendre le tarif moyen d'une unité protégée Alzheimer, ce qu'il inclut et les solutions de prise en charge financière disponibles, vous permet de préparer cette étape sereinement. Ce guide vous accompagne pour y voir plus clair dans le budget à prévoir pour cet hébergement pour personnes âgées.

TL;DR

  • L'unité protégée Alzheimer (UVP) offre un cadre sécurisé et adapté pour votre proche senior désorienté ou avec troubles du comportement.
  • Le tarif se décompose en 3 parties : hébergement (votre charge), dépendance (votre charge, selon GIR) et soins (couvert par l'Assurance Maladie).
  • Le reste à charge mensuel correspond aux frais d'hébergement et de dépendance après déduction d'aides.
  • Des aides comme l'APA, les aides au logement (APL/ALS) ou l'ASH peuvent significativement réduire le coût de l'UVP.
  • Une déduction fiscale est possible sur 25% des dépenses d'hébergement et de dépendance, jusqu'à un certain plafond.
  • L'admission requiert un diagnostic Alzheimer/démence et l'avis du médecin coordonnateur de l'EHPAD, via un formulaire unique.
  • Anticipez les démarches, car les listes d'attente pour ces unités spécialisées peuvent être longues.

Qu'est-ce qu'une unité protégée et à qui s'adresse-t-elle ?

Vous entendez parler d'unité protégée, parfois appelée UVP, mais ce n'est pas toujours clair. Il s'agit d'une zone de vie sécurisée, souvent de petite taille, située au sein même d'un EHPAD. Cet environnement est spécialement conçu pour l'accueil de résidents présentant une désorientation. On parle parfois aussi d'UHR (Unité d'Hébergement Renforcée) pour les cas les plus sévères.

L'objectif principal est d'offrir un cadre apaisant et sécurisant. Pour une personne souffrant de la maladie d'Alzheimer ou d'une démence apparentée, cela permet de gérer les troubles du comportement comme l'agitation ou l'anxiété, sans recourir systématiquement aux médicaments. La structure prévient aussi les risques de fugue, un souci majeur pour beaucoup de familles.

Ce type d'unité s'adresse spécifiquement à toute personne âgée qui souffre de troubles cognitifs modérés à sévères, entraînant une perte des repères dans le temps et l'espace. Si votre proche senior a tendance à déambuler, à se perdre, ou s'il a besoin d'un accompagnement constant, une UVP est une solution à considérer pour son maintien à domicile devenu difficile.

Concrètement, qu'est-ce qui la différencie d'une partie classique d'une maison de retraite ?

  • L'espace est aménagé : Les lieux sont pensés pour la déambulation sans risque. On y trouve souvent des couloirs en boucle pour éviter les culs-de-sac angoissants, et parfois un jardin thérapeutique sécurisé.
  • Le personnel est plus présent : L'équipe soignante est renforcée et qualifiée pour la prise en charge des maladies neuro-évolutives. Cela assure une surveillance et un soutien plus individualisés.
  • Le projet de soin est spécifique : La vie s'organise autour d'activités thérapeutiques régulières. L'idée est de stimuler les capacités restantes et de maintenir le lien social dans un petit groupe de résidents.

Comment se décompose le tarif en unité protégée Alzheimer ?

Quand vous regardez la facture d'un EHPAD pour la première fois, elle peut paraître complexe. En réalité, le tarif journalier se décompose toujours en trois parties. Comprendre cette structure est la première étape pour savoir précisément ce que vous payez et ce qui est couvert par d'autres organismes.

Voyons ensemble ces trois composantes.

  1. Le tarif hébergement
    C'est la part la plus facile à comprendre. Elle correspond aux frais "hôteliers" du séjour de votre proche. C'est la base du coût de la maison de retraite.
    Elle couvre :
    • Le logement (la chambre individuelle ou double).
    • La restauration en pension complète.
    • L'entretien des espaces communs et de la chambre.
    • Les animations et activités organisées.
    Cette partie est entièrement à la charge du résident.

  2. Le tarif dépendance
    Cette seconde partie est directement liée au niveau de dépendance de la personne âgée. Ce niveau est évalué par un professionnel de santé via une grille nationale (la grille AGGIR, qui détermine le GIR).
    Ce tarif finance le soutien nécessaire pour les gestes de la vie quotidienne : se lever, faire sa toilette, s'habiller, se déplacer... Plus la personne est dépendante, plus ce tarif est élevé.

  3. Le tarif soins
    Voici la partie qui ne vous concerne pas sur la facture. Elle couvre l'ensemble des prestations médicales et paramédicales fournies au sein de la résidence : interventions des infirmiers, du médecin coordonnateur, des aides-soignants, etc.
    Ce tarif est directement pris en charge par l'Assurance Maladie. Il n'apparaît donc jamais sur la facture finale adressée à la famille.

Concrètement, la somme que vous devez régler chaque mois est donc l'addition du tarif hébergement et du tarif dépendance. C'est sur cette base que le reste à charge est calculé, après déduction des soutiens financiers possibles comme l'Allocation Personnalisée d'Autonomie (APA), qui vient réduire le montant du tarif dépendance.

Quelles aides financières permettent de réduire le reste à charge ?

Le tarif d'une unité protégée peut sembler élevé. Heureusement, plusieurs dispositifs publics existent pour aider à financer le séjour de votre proche et alléger la facture mensuelle. Ces soutiens sont souvent cumulables, mais leurs conditions d'attribution varient. Il est donc utile de les connaître pour préparer votre budget. En tant qu'aidant, vous jouez un rôle clé pour l'accompagner dans ces démarches.

La principale solution est l'Allocation Personnalisée d'Autonomie (APA) en établissement. Versée par le conseil départemental, elle est destinée à couvrir une partie du tarif dépendance. Son montant est calculé en fonction du niveau de perte d'autonomie de votre proche (son GIR) et de ses revenus. C'est souvent le premier service à contacter.

Ensuite, il y a les aides au logement comme l'APL ou l'ALS. Celles-ci ne couvrent pas la dépendance mais peuvent réduire le montant du tarif hébergement. L'éligibilité dépend des ressources du résident et du fait que la résidence soit conventionnée ou non. La demande se fait auprès de la CAF ou de la MSA.

Si les revenus de votre proche et les soutiens précédents ne suffisent pas, l'Aide Sociale à l'Hébergement (ASH) peut être sollicitée auprès du service d'action sociale du département. C'est une aide départementale qui prend en charge tout ou partie des frais. Attention, elle implique ce qu'on appelle l'obligation alimentaire : les enfants peuvent être mis à contribution financièrement selon leurs revenus.

Enfin, n'oubliez pas la déduction fiscale. Les sommes payées pour l'hébergement et la dépendance en EHPAD permettent au résident de bénéficier d'une réduction d'impôt sur le revenu. Cela représente 25 % des dépenses engagées, dans la limite d'un plafond annuel. C'est un avantage concret lors de la déclaration de revenus.

Quels sont les critères et les étapes pour une admission ?

L'entrée en EHPAD dans une unité protégée ne se fait pas du jour au lendemain. Elle suit un parcours précis qui permet à la structure de s'assurer que l'environnement proposé est bien adapté aux besoins de votre proche. Le processus est à la fois médical et administratif.

D'abord, les critères médicaux sont clairs. Il faut un diagnostic de maladie d'Alzheimer ou d'une maladie apparentée posé par un médecin pour les personnes atteintes de la maladie. Ensuite, le médecin coordonnateur de l'EHPAD doit évaluer la situation de votre proche. Son avis est déterminant : il confirme si les troubles du comportement et le niveau de désorientation justifient une prise en charge en unité protégée.

Côté administratif, la démarche est maintenant centralisée. Vous devez compléter le formulaire unique d'admission national. Ce document peut souvent être rempli en ligne via le portail ViaTrajectoire, ce qui simplifie l'envoi de votre demande à plusieurs structures en même temps.

Le processus se déroule généralement en plusieurs temps :

  1. L'avis du médecin traitant : C'est lui qui remplit la partie médicale du formulaire d'admission. Son analyse de la situation est la première pièce du puzzle.
  2. La visite de pré-admission : Une fois le document étudié, la résidence vous proposera une rencontre. C'est l'occasion de visiter l'unité, de rencontrer l'équipe et de poser vos questions. La direction évalue aussi si le profil de votre proche correspond au projet de l'unité.
  3. Le passage en commission d'admission : L'équipe pluridisciplinaire de l'EHPAD (directeur, médecin coordonnateur, psychologue...) se réunit pour statuer sur la demande. Elle donne un avis favorable, défavorable, ou place la demande sur liste d'attente.

Bon à savoir : les listes d'attente pour ces unités spécialisées peuvent être longues. Il est donc recommandé d'anticiper les démarches et de déposer des demandes dans plusieurs établissements disposant d'une telle unité pour augmenter vos chances de trouver une place rapidement.

Quel accompagnement est proposé au quotidien dans ces unités ?

Au-delà de la sécurité des lieux, une unité protégée offre un véritable projet de vie centré sur le résident. L'objectif n'est pas seulement de surveiller votre proche, mais de lui proposer un quotidien qui a du sens, à la fois stimulant et serein, totalement adapté à ses capacités et à l'évolution de la maladie. Cette approche est une plus-value au sein des EHPAD.

Cet accompagnement spécifique repose sur plusieurs piliers. D'abord, une équipe pluridisciplinaire spécialisée, véritable pôle de compétences dont le personnel est qualifié pour interagir avec les personnes atteintes de troubles cognitifs, comme la maladie d'Alzheimer ou la démence à corps de Lewy. Cette équipe inclut souvent :

  • Un gérontopsychologue, qui apporte un soutien psychologique au résident et peut aussi échanger avec la famille pour accompagner la personne malade.
  • Un psychomotricien et un ergothérapeute, qui aident à maintenir l'autonomie dans les gestes du quotidien et à travailler la motricité.
  • Des assistants de soins en gérontologie (ASG), un personnel soignant qui a suivi une formation complémentaire sur la maladie d'Alzheimer.

Chaque personne accueillie bénéficie d'un projet de soin individualisé. Ce plan est construit par l'équipe en lien avec la famille. Il ne vise pas à combler des journées, mais à préserver le plus longtemps possible l'autonomie, à maintenir une bonne qualité de vie et à solliciter les capacités restantes sans jamais mettre en échec.

Le quotidien est rythmé par un programme d'activités thérapeutiques adaptées, menées en petits groupes pour favoriser la vie collective et les interactions. Ces activités ne sont pas de simples animations, elles ont un but de stimulation cognitive et de bien-être émotionnel. On y trouve par exemple des ateliers mémoire, du jardinage, de la musicothérapie, ou encore l'accès à un espace Snoezelen (un lieu dédié à la stimulation des sens dans une ambiance relaxante).

Enfin, l'environnement est sécurisé et apaisant. L'architecture et la décoration sont pensées pour limiter l'anxiété : les espaces permettent la déambulation sans risque, les couleurs sont douces, et des repères visuels aident votre proche à s'orienter. C'est un lieu de vie qui respecte le rythme de chaque résident.

Conclusion

Choisir une maison de retraite Alzheimer ou une unité protégée pour un proche est une décision complexe qui mêle des aspects humains et financiers. Le tarif, bien que central, ne représente qu'une partie de l'équation. Il finance avant tout un environnement sécurisé et un accompagnement spécifique, pensés pour apaiser le quotidien de la personne malade et maintenir sa qualité de vie.

Pour vous aider à synthétiser les points de cet article, voici ce qu'il faut retenir :

  • La décomposition du tarif : Le coût total se divise en trois parts distinctes. Le résident paie le tarif hébergement (logement, repas) et le tarif dépendance (soutien quotidien). Le tarif soins est, lui, directement couvert par l'Assurance Maladie.
  • Les aides financières existantes : Plusieurs dispositifs existent pour alléger la facture. L'APA couvre une partie du tarif dépendance, les aides au logement réduisent les frais d'hébergement, et l'ASH peut intervenir en dernier recours. Le reste à charge est rarement le prix affiché.
  • La valeur de l'accompagnement : Au-delà du prix, les ehpad disposent de ces unités pour offrir un projet de soin adapté. Cela inclut un personnel qualifié, des activités thérapeutiques adaptées et un cadre de vie qui respecte le rythme et les troubles de chaque résident.

Prendre le temps de comprendre ces trois aspects vous permet de préparer sereinement votre budget et de faire un choix éclairé, non seulement pour les finances de votre proche, mais surtout pour son bien-être.

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